Résidence Stephan Balkenhol, 2007 - 2008
dispositif pictural, performances, peintures, photographies
association Artopie, Meisenthal
avec le soutien de la Bourse du CNAP, Paris

EnregistrChanger de décor, c’est souvent remettre en question ses habitudes au contact d’un environnement qui s’apprivoise au fil des rencontres. C’est également l’occasion d’envisager un travail de longue haleine sous un angle nouveau. Invitée en résidence à Meisenthal par Stephan Balkenhol, Corinne Albrecht a poursuivi son exploration de l’épaisseur de la peinture et composé Revoir la vie en couleurs, en hommage à son père. À travers le tissage des couches de peinture, se révèle également une histoire familiale marquée par la seconde guerre mondiale et particulièrement ses conséquences en Alsace.
Il a deux trous rouges au côté droit permet d’envisager l’intégralité de l’espace d’exposition comme une unité, un corps animé par la peinture, en interaction avec son environnement, le temps et les visiteurs. S’appropriant les surfaces vitrées, Corinne Albrecht a disposé un ensemble de peintures sur transparents, dont la richesse et la vivacité chromatique contrastent avec une impression morbide induite par les coulures « sanguinolentes » de la matière. La fenêtre, à l’instar de l’œil, permet de voir l’extérieur et préserve l’intimité de l’espace intérieur tout en en laissant apparaître une infime partie. Elle distribue la lumière extérieure qui dispose les projections colorées et transforme le lieu en démultipliant la présence de la couleur qui évolue au cours des heures.
En écho à ce tableau mouvant, la série de toiles Système cellulaire renvoie à la perception intérieure d’un corps.Ces toiles présentent autant d’échantillons de matière saisis en plein mouvement. Alors qu’elle évoluait à l’image d’un système cellulaire macroscopique, se divisant et se combinant tour à tour, la peinture est figée sur le support en un assemblage complexe, animé en surface par les jeux de lumière.
Le va - et - vient entre ces deux dispositifs interroge les relations entre espace intérieur et espace extérieur, entre introspection et rapport au monde. À plusieurs reprises, l’espace d’exposition est envahi par une fumée âcre, qui modifie une fois encore la perception du lieu. Circulant en son sein, le spectateur est invité à se munir de lunettes anaglyphes 3D. À travers les deux filtres monochromes, on perçoit alors l’espace chromatique sous un jour différent, les couleurs se recombinent en camaïeu de gris. Cette vision nouvelle invite à échanger sur les impressions de chacun.
Prendre conscience de la part de subjectivité dans notre perception du monde permet de s’ouvrir à celle des autres et de revoir la vie en couleur. Ici, Corinne Albrecht s’est donné l’occasion de tisser des liens particuliers notamment avec l’Allemagne, en travaillant les strates de son passé et changeant ainsi sa vision des choses.

 

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